Château de Beaulieu

Château de Beaulieu

HISTOIRE DU CHÂTEAU DE BEAULIEU

En 1135, le fief de Beaulieu dépendait de l’Abbaye de Rebais par suite d’une donation accordée ou confirmée par le Pape Innocent II. Jean de Beaulieu, père du Cardinal Simon de Beaulieu nait au château de Beaulieu au début du XIIIè siècle.

Famille de Beaulieu

Jean, Seigneur de Beaulieu et Agnès eurent 4 garçons, Simon le Cardinal, Guy et Jean qui seront moines bénédictins et Raoul, Chevalier. Le Cardinal Simon était assez attaché à sa terre de Beaulieu, il a donc dû y habiter mais on ne sait rien de l’habitation de l’époque.

On trouve trace des seigneurs de Beaulieu jusqu’en 1337 où un certain Jean de Beaulieu est cité à propose d’une vente.

Famille du Drac

Nous ne connaissons pas les habitants de Beaulieu pendant une centaine d’années jusqu’en 1480, année où Jean III du Drac est qualifié de Seigneur de Beaulieu. Il eut deux fils dont Jean 1er qui aura lui-même 5 enfants dont un autre Jean, évêque de Meaux qui fit élever la tour de la Cathédrale et Philippe père du Seigneur de Beaulieu, Jean III.

De ses quatre enfants, l’un Jean IV a été prêtre et reconnaît en 1507, tenir en fief … le chastel ou hostel fort de Beaulieu, paroisse de Pécy en Brie, fermant à pont levis, les fossés autour du dict hostel ou chastel avec le garniment derrière dudict hostelaussy clos à fosséz, ensemble le colombier à pied, le tout contenant huit arpents plus…

L’état des quatre tourelles du côté du midi, la forme du soubassement, leurs combles aigus, tout annonce la fin du XVè siècle, de même la chapelle avec son pignon de l’est percé de trois lancettes est de cette époque.

Adrien II, frère du Chanoine Jean IV, prend le titre de Seigneur de Beaulieu dès 1536. Sa première épouse décède très vitre après son mariage, il se remarie avec Charlotte Rapouel, ils auront neuf enfants. Olivier, l’aîné ne recueille pas l’héritage de Beaulieu mais le domaine est transmis directement au survivant de ses enfants : Adrien IV dès 1585.

L’ameublement du château, les tapisseries et les tableaux dont il était décoré, et divers autres objets d’art qui s’y trouvaient réunis, tout annonçait une haute fortune et son bon goût. Mais en 1611, dans la nuit du 7 au 8 juin, le château prit feu, presque tous les papiers et l’argent monnayé étaient brûlés. La partie du château qui fut brûlée est vraisemblablement celle du couchant, au-dessus du grand salon actuel. Il est certain qu’après ce désastre, d’importantes reconstructions furent faites dans le corps principal du château. Suite à cet incident Adrien IV continua à agrandir le domaine de Beaulieu.

Adrien IV épousa en deuxième noce Geneviève Anjorrant qui contribua a augmenter sa fortune. Il meurt en 1628 et est enterré auprès de sa première femme dans l’église de Pécy.

Adrien V, fils ainé de Adrien IV, et son épouse Catherine Briçonnet eurent deux enfants morts en bas âge, si bien que la branche aînée des du Drac s’éteint. Six neveux étaient susceptibles d’hériter de Beaulieu. Adrien rachète les parts des autres, parts qu’il eut grand peine à payer.

Dix ans plus tard, il profite en 1675 d’une occasion favorable pour vendre le domaine au Chancelier Michel Le Tellier.

Famille Le Tellier

La propriété acquise par le Chancelier consiste en : «  un grand chasteau seigneurial fermé de fossés pleins d’eau avec fausses brayes, deux ponts-levis, une grande cour où il y a un puits et trois grands corps de logis (le corps principal et les deux ailes) qui environnent ladite cour, terrasse au bout d’icelle, salle basse, cuisine, office et fournil, laiteries, caves, foullerie, écurie et galerie à claire-voie par bas. … plusieurs touts et pavillons : tous les corps de logie et avenues desdits pavillons et tours couverts de tuiles et les autres d’ardoises. Item la chapelle dudit château, séparée d’icelui, étant entre les deux ponts-levis et couverte de tuiles… Item le parc de ladite maison, terre et seigneurie en deux portions, l’une devant le château et cour et l’autre derrière ledit chasteau ; le tout clos de murs, contenant dix-hui arpents ou environ y compris ledit chasteau, cour et basse-cour, dans lequel parc il y a plusieurs jardins à fruits et autres avec un bois de futaie tenant à celui du derrière du chasteau qui contient deux arpents et demi faisant partie dudit parc. »

Le Chancelier n’en fut seigneur que pendant 10 ans pendant lesquels il appela à Beaulieu le dessinateur des jardins du château de Versailles : Le Nostre.

Sa veuve Elisabeth de Turpin, habita souvent à Beaulieu, elle prend le titre de Dame de Beaulieu et y passe plusieurs actes. Son fils, le ministre Louvois est mort avant elle si bien que la terre de Beaulieu passe au second fils : Louis-Nicolas, Marquis de Souvré. Sa fille hérita à son tour de la terre de Beaulieu et épousa un grand personnage ; Louis Philogène Brulart puis vendit le domaine en 1729 à la famille Teyssier des Farges.

Famille Teyssier des Farges

Hyacinthe Teyssier des Farges, écuyer cavalcadour de la reine, a le nom « des Farges » car son père Jean-Blaise Teyssier de Chaunac a dû prendre le nom et les armes de son beau-père, descendant de la branche cadette des Chaunac.

Il épousa Marie-Catherine Leleu en 1728, beaucoup plus jeune que lui, qui se remariera une fois veuve.

Il entreprend de grands travaux à Beaulieu : il démolit les deux ailes en retour du château, rajoute deux tours d’angle au nord et transforme la cour d’honneur en parterre.

Des cinq enfants, l’aîné Jean-Joseph hérite de Beaulieu et l’habite donc au moment de la Révolution Française.

Jean-Joseph Teyssier des Farges ne put siéger à l’assemblée des Etats de baillage de Melun, tenue le 21 février 1789, pour laquelle il avait reçut trois assignations, comme Seigneur de Beaulieu, de Pécy et de Boissy-le-Fariel. Et trois ans plus tard, le 10 novembre 1793, les titres et papiers féodaux de la seigneurie de Beaulieu furent brûlés au pied de l’arbre de la liberté ainsi que le constate un procès-verbal. Le 27 du même mois, on voulut même brûler le château ; heureusement, on s’en tint à l’intention.

Enfin, le 31 mai 1794, il fut arrêté et interné dans la maison d’arrêt de Picpus. Deux mois après, 9 thermidor 27 juillet, il fut remis en liberté grâce à des amis dévoués. Enfin, le 20 mars 1795, il rentra en possession de ce qui restait de la Seigneurie de Beaulieu, sans recevoir du reste, aucune indemnité pour ce qui en avait été soustrait. Il y mourut en septembre 1804.

C’est son troisième fils Pierre-François qui rachète leur part aux autres enfants. Beaulieu est sa résidence principale.

Son fils Gustave Aimé Victor épouse une riche anglaise Alice Smith en 1845. Il fait venir en 1851 Mr Varé, architecte du bois de Boulogne, les modifications auront pour objet la cour principale, le parc et les fossés. Les fossés devant le château furent comblés. La forme générale du château n’est pas modifiée sinon que le passage central est couvert.

De son mariage il eut deux enfants, George-Aimé, mort sans être marié et Lucy-Pauline mariée à Fernand Reboulh de Veyrac.

Louis-Ferdinand Reboulh de Veyrac eut du mariage avec Lucy Pauline Teyssier des Farges des enfants dont Alice Louise mariée à Auguste Louis Philippe de Berthois.

Jeanne de Berthois née de l’union d’Alice Louise et d’Auguste Louis Philippe épousa Monsieur de la Croix. Elle réalisa des travaux d’embellissement et de décoration au château après la guerre de 40 et le passage des troupes allemandes qui y avaient séjournées.

Par la suite, c’est Nicole de la Croix, née de leur union, qui reprit le domaine avec Paul Caron de Fromentel, son mari.

Carte Postale du château de Beaulieu à Pécy en Seine-et-Marne